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Ressources humaines, informatique, communication… D’ici 2030, les entreprises « intègreront complètement la responsabilité sociale, sociétale et environnementale à tous les niveaux de leurs organisations, activités, métiers et pratiques« , prévoit une étude réalisée par PWC, l’Institut de l’Entreprise et la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises. Autrement dit, la RSE ne sera plus l’œuvre d’un seul département mais concernera l’ensemble de l’entreprise. Les sociétés doivent s’y préparer et former les salariés à cette (r)évolution.  

L’entreprise du XIXe siècle s’éteint à petit feu, vive l’entreprise « full RSE  » du XXIe siècle ! C’est en substance le message délivré par l’étude coordonnée par l’Institut de l’Entreprise, la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises (FNEGE) et PwC France et Maghreb, notent les auteurs du rapport intitulé « l’entreprise full RSE, de la prospective à la pratique, la vision des professionnels ».

« Depuis le XIXe siècle, la nature, les personnes, la société, la science, la culture, la liberté ont été perçues comme des ressources pour les entreprises. Aujourd’hui, nous attendons à l’inverse que les entreprises soient à leur service, et qu’elles prennent pleinement part dans la résolution des défis qui nous préoccupent« , indique ainsi l’étude.
Pour ce faire, les entreprises doivent intégrer plus complètement les politiques de responsabilité sociale et environnementale (RSE) dans leur stratégie, leurs pratiques et leurs métiers.
« L’Entreprise Full-RSE, c’est l’entreprise de demain, fer-de-lance d’un modèle entrepreneurial à la française« , lance ainsi le rapport qui s’appuie sur les expertises de professionnels et d’universitaires.

Les entreprises vont devoir « prouver leur utilité« 

Au total, 100 entreprises, 10 associations professionnelles dont Entreprises & Médias, France Supply Chain, l’Institut Français des Administrateurs (IFA) et l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE) et 30 experts académiques ont contribué à ce rapport prospectif, basé sur les retours des personnes interrogées et incitées à se projeter dans des  « futurs plausibles ».

Résultat, dans ce nouveau modèle d’entreprises, « les fonctions collaborent davantage entre elles et la gouvernance est moins pyramidale« , indique le rapport. Par ailleurs, en 2030, les entreprises seront plus ancrées dans les territoires et elles interagiront avec une multitude d’acteurs et de collectifs, souligne encore l’étude. En 2030, les entreprises auront aussi « un rôle plus politique« . Alors que le modèle de l’entreprise à mission se développe déjà, ces dernières devront « prouver leur utilité » et établir un cadre commun avec les parties prenantes pour acter la transformation. « L’entreprise doit être portée par une conviction très forte, la révolution de la culture de l’entreprise est très importante « , souligne ainsi Hélène Valade, présidente de l’ORSE. 

Pénurie de compétences

Les conclusions du rapport imaginent aussi des entreprises qui « intégreront la RSE dans chacune de leurs fonctions : ressources humaines, marketing, finance, systèmes d’information, communication, supply chain, achats, direction générale, administrateur…« . Par exemple, le service informatique est étroitement associé aux décisions stratégiques et les équipes seront amenées à déployer et maîtriser l’éco-conception des systèmes numériques et les nouveaux cadres réglementaires. La fonction des achats sera aussi amenée à évoluer avec une prise en compte de l’écoconception et une redéfinition des circuits logistiques qui deviennent plus circulaires. Quant à la direction financière devra quant à elle apprécier les données extra-financières et utiliser le prix carbone.

Ces évolutions nécessitent « des compétences nouvelles et en perpétuelle évolution« , note ainsi le rapport. Ainsi, pour que le scénario imaginé se réalise, il convient de former massivement les forces vives des groupes. Problème, les entreprises sont déjà confrontées à une pénurie de main d’œuvre qualifiée dans le domaine de la RSE. Au point que, dans une tribune publiée dans le Monde, dix-neuf professionnels du conseil et du recrutement en développement durable appellent les entreprises à dépasser les clichés sur le profil attendu des professionnels de responsable RSE. En effet, « la demande de recrutements pour assurer les missions « d’impact positif » dépasse largement l’offre de candidats« , soulignent les signataires de la tribune. Ils appellent ainsi les entreprises à s’ouvrir à la diversité, aux autodidactes, aux « séniors » mais aussi aux hommes qui vont bientôt y manquer de représentativité, une fois n’est pas coutume !

Source : Novethic lire l’article